Opale ferma son appartement à clé, se dirigeant à pas lents vers l'ascenseur. Elle héla rapidement un taxi dès qu'elle fut arrivé à l'extérieur, demandant au chauffeur de l'emmener à San Ysidro. Elle avait rendez vous avec une de ses meilleures amies, Mya. Après une observation du paysage défilant sous ses yeux, le taxi la déposa juste devant l'immeuble de son amie. Elle lui tendit un billet, en prenant la direction du bâtiment. Opale entra et monta les quelques escaliers qui menaient à l'étage où vivait Mya. Elle sonna à la porte, attendant que celle-ci vienne lui ouvrir.

Opale n'attendit pas plus d'une minute sur le pas de la porte. Rapidement, Mya vint ouvrir la porte de son studio. Rien qu'en jetant un coup d'oeil, la belle brune remarqua que ce n'était pas très bien rangé. En effet, pour ce genre de choses, Opale était plutôt maniaque. Elle esquissa un sourire tout en entrant dans l'appartement de Mya. Elle répondit à son étreinte en répondant. « Ça va plutôt bien et toi ? Pas de travail aujourd'hui ? » Opale savait que son amie travaillait beaucoup, le métier de journaliste devait certainement être difficile et fatiguant.

Cela faisait quelques jours qu'Opale n'avait pas vu son amie Mya. Elle avait saisi l'occasion quand celle-ci lui avait dit de passer l'après midi en sa compagnie. Mya travaillait beaucoup, c'est pourquoi elles se voyaient rarement. Puisque mademoiselle Fabregas ne dansait plus depuis presque un an maintenant, elle avait tout son temps pour faire autre chose. La danse lui manquait plus que tout, elle espérait tellement retrouver son talent d'antan. Bref, Opale entra dans le studio bordélique de son amie en lui demandant des nouvelles. Elle esquissa un sourire en entendant sa réponse. « Tant mieux, tu peux souffler un peu au moins ! » Alors que Mya était partie chercher à boire dans la cuisine, Opale s'avança dans le salon. Son bureau était dans un tel état, que des dizaines de dossiers se chevauchaient sur le plan de travail. Elle y jeta un rapide coup d'oeil, mais elle tomba sur une photo d'elle. Surprise, Opale prit la feuille où une photo d'elle apparaissait. Elle put lire quelques lignes avant d'entendre Mya revenir. Déboussolée, Opale lança un regard interrogateur à son amie, le dossier à la main. « C'est quoi ça ? » demanda-t-elle sèchement. Opale ne comprenait pas..

Son amie était partie chercher les boissons au frigo. D'ailleurs Opale ne lui avait pas dit ce qu'elle désirait, mais après tout elle prendrait ce qu'il y avait, elle n'était pas très difficile. Alors que Mya allait bientôt revenir, Opale ne put s'empêcher d'être attirée par un dossier sur le bureau de celle-ci. C'était un article de journal, qui racontait son histoire dans les moindres détails - ou presque. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Mya était dans l'optique de publier tout son accident dans le journal de San Diego ? Opale voyait cela d'un très mauvais oeil, mais elle aurait surement des explications. Mya lui reprit alors le dossier, sous le regard interrogateur de la brune. « Un vieil article qui raconte tout mon accident, c'est ça ? » Opale était un peu froide, mais elle n'était pas du tout d'accord pour dévoiler toute son histoire dans un journal. Elle s'assit sur le canapé, lançant un regard d'incompréhension à Mya. « Sérieux c'est quoi ? Tu voulais dévoiler toute ma vie au grand jour ? »

A vrai dire, ses explications étaient plutôt valables. Mais malgré son honnêteté, Opale se sentait trahie. Du moins, elle aurait espéré que Mya lui dise la vérité tout de suite après leur rencontre. Effectivement, son amie était journaliste et elle devait clore des dizaines de dossiers en peu de temps.. Mais jamais elle n'aurait pensé qu'il s'agirait du sien. Déçue, la jeune femme s'avachit dans le canapé, soupirant faiblement. Elle leva ses yeux brillants vers Mya, comprenant tout à fait que ce n'était pas de sa faute.. « Je comprend.. En tout cas, merci d'avoir menti à ton patron, ça m'aurait beaucoup blessé de savoir que tu avais publié mon histoire au grand jour. » Opale ne lui en voulait pas, car au fond, Mya avait tout fait pour arrêter cette histoire. Elle était seulement déçue que son amie ne lui ait rien dit.. tout de suite.

Si Mya était désolée, c'était déjà une bonne chose. La belle brune n'était plus si rancunière que cela depuis son accident, et elle essayait de tout prendre à la légère. De toute manière, c'était de l'histoire ancienne maintenant, et Mya n'avait jamais donné cet article à son patron. « Tant que tu ne l'as pas montré à d'autres personnes que moi.. ça me va. » Peu de personnes connaissaient l'histoire d'Opale à San Diego. Quelques personnes, tout au plus. Entendant les paroles de la jeune femme, Opale sourit. Elle était heureuse de savoir que Mya avait quelque chose à faire de son bonheur. « Oui.. Merci en tout cas. & désolée de m'être énervée, je suis un peu à cran en ce moment.. »