« Mademoiselle Hastings, merci de nous recevoir pour cette interview. Pouvez-vous nous parlez un peu plus de votre enfance ainsi que de votre adolescence. »

Sincèrement, ma vie a été assez instable. Mes parents travaillaient beaucoup, ils ne se préoccupaient plus vraiment de moi, ne se rappelant même plus de la date de mon anniversaire, ils étaient tellement à fond dans leur travail qu'ils ne me remarquaient pas. J'étais comme invisible à leur yeux. Ma mère passait plus de temps avec ses mannequins plutôt qu'avec moi, elle faisait la fête quasiment chaque soir me laissant avec des baby-sitters que je faisais fuir à chaque fois. Quant à mon père, il passait plus de temps dans des clubs de striptease plutôt qu'à la maison, il trompait ma mère et le pire, c'est qu'elle faisait pareil de son côté, presque impensable n'est-ce pas ? Savoir que deux êtres qui sont mariés et qui ont une fille passent leur temps à s'envoyer en l'air avec d'autres personnes, c'est dégueulasse. C'est en restant enfermés chez moi que j'ai commencé à me passionner pour la peinture, tous ces dégradés de couleur sur un tableau me donnait vraiment envie de peindre. Je passais mes nuits à peindre, sans même étudier mes cours, après-tout, je n'avais personne pour m'y obliger, j'étais seule. Je faisais croire à chacune de mes baby-sitter que j'allais dormir profondément et elle y croyait à chaque fois.
Il m'arrivait parfois de voyager, ma mère m'emmenait avec elle quand il n'y avait personne de disponible pour me garder, elle m'enfermait dans une chambre d'hôtel, de ville en ville et me laissait regarder la télé jusqu'à son retour en début de matinée. Je n'avais pas d'amis, j'étais seule et l'instabilité dans ma vie m'empêchait de trouver ma place parmi les autres, j'étais rejetée et peu à peu je changeais beaucoup, je devenais une fille complètement détestable, une fille capricieuse qui refusait de se plier aux règles et aux conditions. J'étais à la fois têtue et bornée, je voulais le monde à mes pieds et je voulais réduire à néant tous les gens qui m'empêchaient de me construire un avenir. J'en voulais à la terre entière, je détestais le monde qui m'entourait ce qui me poussait à des choses immatures. Je commençais par fuguer une première fois, puis une seconde avant de le faire trop souvent, je sortais en cachette, je profitais de ma jeunesse. A quinze ans, j'étais déjà une fille très indépendante, je fumais, je buvais et je faisais la fête toutes les nuits.

« Dans votre autobiographie, vous parlez de vos erreurs, pouvez-vous détaillez ? »

Les hommes sont des porcs, on ne va pas se mentir pas vrai. Durant mon adolescence, j'ai vécu quelque chose qui m'a traumatisée, j'avais tendance à trainer avec des gens plus âgés que moi, plus mâture et j'ai perdu ma virginité à seize avec un homme qui en avait la trentaine, j'ai regrettée, c'était l'une de mes pires erreurs, je l'avais fait sans amour et ça n'avait pas vraiment été romantique, c'était quelque chose de terrible, j'étais tétanisée et il n'arrêtait pas de me dire de rester calme, ce que je n'arrivais pas à faire. Enfin bref, c'est du passé, je ne vous en dirais pas plus sur cette histoire.

Ensuite, il m'est arrivée de prendre de la drogue, c'était quand j'avais dix-huit ans, je n'en suis pas très fière, j'ai fumé et sniffer comme une dingue, j'avais l'impression de vivre sur une autre planète, j'étais vraiment à bout et les personnes qui m'entouraient ne m'en empêchait pas, je mêlais alcool et drogue, je sais que je ne devrais pas dire ça mais je ne me sentais pas bien dans ma peau, j'avais cette folle envie de disparaitre et dans cette chambre d'hôtel j'ai bien failli me suicider, j'avais cette arme dans ma main et j'me suis dit « Merde Jamie, qu'est-ce que tu fais ? Ta vie est un vrai fiasco ! » Mais j'ai réagi, j'ai ouvert les yeux et j'ai posé cette arme et heureusement parce que j'aurais fais la plus grosse erreur de ma vie, je n'aurais pas connu tout le succès que j'ai en ce moment.


« Et maintenant, depuis que vous êtes devenue célèbre, que ressentez-vous ? »

Ce que je ressens ? Je suis plongée entre deux mondes complètement différents, l'un est calme et réel, l'autre est attractif et excitant, je suis heureuse d’exercée mon métier au grand jour, j'ignore les gens qui me critiquent et je profite à fond de ma vie, je n'ai que vingt-deux ans et j'ai besoin de m'amuser un peu, je vis au jour le jour, sans me soucier de ce qui pourrait se passer demain. J'essaye de vaincre mes problèmes d'anxiété, de rester naturel et je veille à ne pas prendre la grosse tête comme l'on fait beaucoup de gens. Je reste franche avec les gens et fais plaisir aux gens que j'aime, qui ont une place importante dans mon cœur et j'emmerde les jaloux. Quand je ne suis pas sur les plateaux de tournages, j'en profite pour vivre ma vie paisiblement, comme une fille normal, je redeviens cette peintre de 22 ans détestable.