Les murs blancs furent la première chose que je vis en ouvrant les yeux. Les rayons du soleil m’aveuglèrent. Je refermais les yeux et quand je l’ai rouvrit, ce fut cette fois-ci le visage de ma sœur jumelle qui se posa devant. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. « Hey ! ». J’étais fatiguée. Ma voix était basse et j’avais la bouche pâteuse. Je m’humectais les lèvres et ma bouche. Et j’entendis la voix de ma sœur « Hey ma puce ! Comment tu te sens ? ». Comment je me sentais ? Je ne sais pas trop à vrai dire ! J’étais à l’hôpital. Oui, ma tête pivotant autour de la pièce me confirme que j’y suis. Des douleurs arrivaient au fur et à mesure dans tout mon corps. « Je sais pas Ally, j’ai mal ! Qu’est-ce qui s’est passé ? ». Je ne me rappelais pas trop. J’étais mal. Ma tête me faisait mal aussi. Je n’arrivais pas à me rappeler. « Tu es tombée ma belle ! Je ne sais pas ce qui s’est passé tu es tombée. Tu étais en pleine chorégraphie et tu es tombée. Tu as eu une commotion, ta tête a cogné sur la glace, tu as trois côtes cassées, et ta jambe tu t’es cassé la jambe… ». Ça voulait dire quoi tout ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire tout ça ? Je regardais ma sœur en paniquant tout d’un coup. Je m’agitais dans mon lit. Quand le médecin arriva. Il accourut vers moi, j’avais mal. Je crois que des larmes coulaient le long de mes joues – choses que je ne maîtrisé pas – « Ally ça veut dire quoi ? ». Elle me regarda tristement. J’ai compris. Mais je ne pouvais pas m’y faire. Je ne pouvais pas le croire.

Ally et moi, c’était ma jumelle. C’était la plus grande. On était les parfaits contraires. Elle, elle était plus dans le « je m’en foutiste », moi j’étais plus tout doit bien être carré et fait à la perfection, les couleurs accordés. Et pourtant depuis toute petite nous étions très proches. Erwin notre grand-frère, c’est lui qui nous à élever à ma sœur et moi. Nos parents étant morts alors que nous avions que cinq ans. Erwin, étant bien plus grand a eu notre garde. Il a toujours pris grand soin de nous. Il m’a toujours soutenue dans ma passion qu’est le patinage artistique, la danse acrobatique. Dans le patinage il était mon agent et c’était le meilleur. Nous étions tous les deux perfectionnistes et on pouvait passer des nuits entières à travailler sur un saut ou la chorégraphie. Ma maniaque attitude revenant au galop. et la sienne aussi d’ailleurs. J’avais à même pas dix-sept quand j’ai gagné ma médaille en or, lors d’un concours régional. Au fur et à mesure je grandissais, les concours devaient plus large et plus international et les coupes et médailles s’enchaîner. Je perdais certaine fois, mais mes victoires étaient après bien plus grandes. Mon frère disait que sur la glace dans mes patins, j’étais un ange et que quand je me déplaçais sur cette glace qu’étais mon monde, ma bulle, je lui paraissais voler comme un ange. J’avais donc eu une enfance assez complexe. Je n’avais que peu d’amis, je ne m’en accordais guère le temps. Dans ma tête il n’y avait que la compétition, la perfection. J’ai aussi gagnée plusieurs concours de danse acrobatique et j’en étais fière, car j’y accordais le moins de temps, ça restait une « sous-passion », c’est-à-dire que j’accordais toujours plus de temps au patinage qu’a la danse. Plus je grandissais, plus tenir me paraissait difficile, je ne mangeais presque rien, je ne mangeais pratiquement plus que des barres protéiné, énergisante enfin vous voyez le genre, et je prenais des vitamines, plein de vitamine. J’étais si mince. Mon frère s’inquiété mais pour moi il n’y avait pas de quoi. Mais parfois j’étais tellement fatiguée, je me tuais à coup de café. Mais avant cet accident sur la glace, je m’étais mise à prendre des choses que je n’aurais jamais dû prendre. Qui pourrait me couter toute ma carrière.

« Mademoiselle Sullivan ! Calmez-vous d’accord ! ». Je le regardais et je savais qu’il fallait que je me calme. Je savais qu’il savait. Que j’étais foutue. « Bien ! Je vais devoir vous dire que dans vos analyses, nous avons retrouvait des traces de stupéfiant, de dopant quoi ! En avez-vous pris ? ». Stupide question ! C’était dans les analyses. Je hochais positivement la tête « Bien ! Vous savez ce que ça veut dire hein Mademoiselle ? ». Je hochais une nouvelle fois la tête positivement « Et au vue de vos blessures, de toute manière vous ne pourrez plus pratiquer en compétition en tout cas ! Désolé d’être dur, mais pour vous c’est fini Mademoiselle ! ». Il était méchant. Il n’avait aucun tact. Ma sœur le fusilla du regard « On vous a jamais appris à dire les choses comme ça avec délicatesse ! Vous venez de dire à ma sœur que la seule chose pour laquelle elle vivait jusqu’à présent, elle ne pourrait plus le pratiquer ! Vous venez presque de lui annoncer qu’elle était morte ! ». Je fronçais un sourcil. Elle était vraiment en colère. D’habitude c’était moi qui était comme ça pas elle. « Je n’aime pas passer par quatre chemins ! Et surement pas avec des petits jeunes qui foutent leur vie ne l’air juste pour être le Meilleur ! ». Ma sœur allait dire quelque chose. Mais ma main se posa sur son bras, la stoppant « Il a raison ! Merci ! ». Un sourire se dessina sur ses lèvres « Et il faudra que vous pensez à vous réalimenter ! Vous êtes bien trop maigre ! ». Une semaine après je suis sortie.

C’était il y a un an. Depuis je ne me suis pas réellement remise. J’ai repris du poids certes. Mais ma jambe me fait toujours mal parfois. Et rien ne peut réparer une blessure du cœur. Et j’ai cette blessure bien profonde. Je ne dors que très peu. Ma manie maniaque a pris une grosse ampleur. Tout est toujours parfait. Le moindre truc pas parfait me fait hérisser les poils et il faut que je range. J’ai néanmoins pu remonter sur des patins, sur la patinoire du coin juste comme ça, mais j’ai bien su et vu que la compétition, c’était finit. Et avec cette histoire de drogue c’était encore plus fichue. Mon grand frère nous a abandonné avec ma sœur. Il m’en voulait tellement. Il ne voulait plus me parler. Il ne comprenait pas pourquoi j’ai fait ça. Je ne comprenais pas non plus pourquoi je l’ai fait, alors lui expliquer ; mission impossible. Du coup il est partit. Puis il y a six mois j’ai rencontré garçon, il avait tout pour plaire. Vraiment tout pour plaire. Mais c’était un bel idiot. Après un mois passait avec moi. Il m’a planté comme ça. Et quand je suis allée chez le médecin, il y a trois mois, parce que je me tordais en trois de douleur au ventre. On m’annonça que j’étais enceinte et que je venais de perdre ce bébé. J’avais fait un déni de grossesse. Ce n’est pas la joie, même pas du tout. J’ai des phases tout vas bien et des phases dépression. Je crois que j’attends juste les personnes qui feront que ma vie soit un peu plus belle. Ma sœur est là, mais elle ne peut pas non plus être toujours derrière, puis elle l’a clairement dit, « j’en ai marre Gaïa de tes histoires, de toi, de ton obsession du rangement, de tes soucis de santé, de tes passages de dépression ! Je t’ai soutenue toute ma vie maintenant je pense à moi ! ». Elle n’a pas tort. Alors j’essaye d’aller vers les autres, mais je n’attire pas les foules. Et je ne suis pas une pro de la sociabilité. Du coup j’ai trouvé un boulot d’auxiliaire vétérinaire et avec les animaux je me sens tellement tellement mieux. Et quand je me met à jouer du piano, j'oublie aussi tout mes maux. Me laissant juste bercer par son son.

Mais j’espère qu’un jour ma vie soit tellement plus belle, que la chance me souris enfin et que tout aille pour le mieux.