Cette après-midi tu avais rendez-vous avec Adonis, un homme que tu aimais bien. En même temps, rare était les hommes que tu n'aimais pas. Bon d'accord, quand ils étaient moches, tout ça, tu les évitais, ça c'était sûr mais quand ils étaient canons comme Adonis, tu ne pouvais pas passer à côté. Vous vous étiez rencontrés, le feeling était bien passé entre vous alors vous aviez décidés de vous revoir. Vous vous étiez déjà embrassés, plusieurs fois même. Non pas que tu étais une fille facile, loin de là mais tu n'avais pas pu résister à son charme. Et puis si ça ne lui plaisait pas, il t'aurait déjà repoussé depuis longtemps non ? Alors pourquoi pas en profiter, après tout, tu voulais juste oublier le fait que Luckaël t'en veuille pour l'avoir lâché il y a quelques années. Tu étais revenue pour lui, pour te faire pardonner mais apparemment, il ne le voulait pas. Tu redoublais d'effort, tu ne cessais d'aller le voir chez lui, lui déballer tes sentiments, ce que tu faisais difficilement mais il n'en avait rien à faire. Heureusement, Adonis était là pour te changer les idées. En plus d'être beau, tu le trouvais gentil et on rigolait bien avec. Vous aviez rendez-vous au parc et étant donné que tu étais très ponctuelle, tu étais là, assise sur un banc, à l'heure. Tu en profitais pour lui envoyer un message le tenant au courant de ton arrivée.

Pendant que tu attendais Adonis sur un banc, seule et comme un pauvre petit poussin égaré sans sa maman -bon d'accord, je vais peut-être un peu trop loin, tu avais le temps de repenser à plusieurs choses qui te tracassaient. D'abord, l'inévitable problème de Luckaël. Enfin, le concernant plutôt. Tu ne savais pas comment te faire pardonner auprès de lui et ça t'énervais. Tu repensais également à ta vie d'avant en Australie. Tout était tellement plus simple, tu avais tes amis, ta famille, enfin, ton beau-père ne faisait pas partit de ta famille, mais qu'importe, tu te sentais bien là-bas. Maintenant ici, tout était compliqué. Il y avait même une sorte de Gossip Girl qui racontait les ragots les plus croustillants de cette ville. Elle t'avait affiché, tu étais son premier post. Elle avait raconté à tout le monde que tu allais à la soirée avec Sweeny, et pas Luckaël. Comme si tu n'avais pas déjà assez de mal comme ça à te faire pardonner, il fallait en plus qu'elle en rajoute une couche. Soudain, des mains sur tes yeux te sortirent de tes songes et te firent surtout sursauter. Il était malade, il voulait que tu ais une crise cardiaque ? Tu laissas alors Adonis s'asseoir à côté de toi, le temps que tu te remettes de tes émotions. « Que tu me fasses attendre, c'est une chose, mais que tu me fasses faire des crises cardiaque, c'en est une autre... Non, tu ne m'as pas trop fait attendre, de toute façon j'étais occupée. » Tu lui souris en ébouriffant ses cheveux. S'il avait mis du temps à se coiffer avant de venir, et bien tant pis.

Pas grave, moi aussi je suis à la bourre.

Toi, une chochotte ? Il était pas bien lui. C'était tout à fait normal que tu ais eu peur après ce qu'il t'avait fait, tu étais mêmes sûre qu'il aurait sursauté de la même manière. Mais bon, il ne l'avouerait jamais, un mec n'avouerait pas ce genre de choses, ils étaient trop macho pour ça. « Chochotte, t'es sûr de toi ? » Tu tentas de lui lancer un regard méchant mais en vain, tu n'arrivais pas à être sérieuse plus de deux secondes avec lui. « T'aurais sursauté aussi, j'en mets mes pieds à couper. » Même si l'expression voulût qu'on dise les mains, ben toi tu disais les pieds, fuck la langue française. Tu rigolais un instant lorsqu'il te demanda, avec un air sérieux en plus de ça, à quoi tu étais occupée. Tu n'allais pas lui dire bien sûr que tu pensais à l'Australie, ta mère, ton beau-père, Luckaël, ce serait contraint à ta règle première, ne jamais parler de ton passé. Ni même à Adonis, malgré que tu lui fasses confiance, ce n'était pas ton genre de te confier facilement. « Si on te demande, tu diras que tu sais pas. » Tu adorais cette réplique, tu essayais de la placer dès que tu le pouvais tellement ça clouait le bec aux gens. Un petit sourire aux lèvres, tu t'approchas d'Adonis afin de lui murmurer au creux de son oreille: « Tu as oublié qu'on ne parle pas de notre passé tous les deux ? » Tu n'hésitas pas à mordiller cette dernière, tu adorais jouer avec lui comme ça.