Ah, les plages de San Diego. Certains adorent, d'autres détestent. Moi, mon avis, c'est surtout que c'est dommage d'habiter dans une telle ville sans profiter de ses plages, non ? En tout cas, c'est mon avis. Et aujourd'hui, je dois y rejoindre Squirrel. Ah, Squirrel... C'est qu'elle me plait bien plus que je n'ose l'avouer la jolie brunette. Mais justement. Je ne suis pas prêt de l'avouer ! Je sors du métro et enfile mes lunettes de soleil. :laclass: Il paraît qu'elle ne sort plus avec son détenu là. Ce mec, j'ai beau ne l'avoir jamais vu, je peux déjà pas me le voir. Non mais genre il est fou amoureux d'elle. J'ai envie de lui dire "mec, t'as fait de la prison merde, vas plutôt te trouver une prostituée pour la demander en mariage !" . Ça me dépasse. Je sais pas ce qu'elle lui trouve. 'Fin bon c'est bien connu que les filles s'amourachent toujours des bad boys. J'arrive aux abords de la plage et l'attends là, préférant ne pas me mêler à la foule tant qu'elle n'est pas là, sinon elle ne me trouvera jamais. Je passe ma main dans mes cheveux bruns pour les ébouriffer et esquisse un sourire quand je vois sa silhouette avancer vers moi.

•• Comme toujours, je prévois de lui faire croire que je ne l'ai pas vue. Alors, dès que je l'ai aperçue, j'ai tourné la tête à l'opposé de la direction par là où elle arrivait. Un fin sourire étire néanmoins mes lèvres. C'est comme ça à chaque fois que je la vois. J'ai besoin de sourire, j'ai envie d'exploser de joie. J'enfouis une main dans ma poche quand soudain elle saute devant moi. Je tourne la tête vers elle, feignant d'être surpris mais rapidement, je lui décroche un sourire rayonnant et enfantin. « Ah ben enfin t'es là ! » J'adore la charrier. « Ça fait des heures que je t'attends ! Non je déconne, en fait ça fait... deux minutes. » Je lui fais la bise aussi, ébouriffant ses cheveux bien coiffés comme si c'était une petite fille. Je passe mon bras par-dessus son épaule, toujours très proche des autres comme ça, puis commence à marcher vers la plage avec une allure tranquille. Après-tout, on n'est pas pressés, si ? « Alors, on va se baigner c'est ça ? » je lui demande en penchant la tête vers elle, souriant.

•• Elle est l'une des seules à m'appeler Roméo. Enfin, surtout, à en avoir le droit. Faut dire que c'est un prénom que je déteste. 'Fin, en soi, je trouve ça joli, mais quand toute votre enfance on vous a sortit des vannes pourries du style "alors et Juliette elle est où ?", "tu te suicides pas hein ?", ben on n'a plus du tout envie de s'appeler comme ça. Elle me tire la langue & me lèche la joue. Bon sang, elle va me le payer. Je ne peux m'empêcher de la regarder discrètement se déshabiller. A mon tour, je retire mon short & mon T-shirt, me retrouvant en maillot aussi, dévoilant mon torse musclé, posant mes lunettes de soleil dans le sac que j'ai avec moi. Je pouffe de rire en entendant sa phrase – ça aurait pu être celle d'une gamine de cinq ans mais bon c'pour ça que je l'aime bien ma Squirrel hein – et lui laisse quelques mètres d'avance. Non mais, elle croit quoi en plus, que je vais me laisser aplatir par une fille ? Je me lance alors aussi à sa poursuite, ne veillant pas à faire attention de ne pas lancer de sable sur les gens, là y a plus important. :zupirman: Je la rattrape quelques mètres avant l'eau seulement et la franchit en même temps qu'elle, plongeant dans l'eau ... chaude. J'vous jure qu'elle est presque chaude quoi. :pi: Je sors la tête de l'eau pour la regarder. « On dirait qu'aucun de nous deux ne sentira le caca de chien mademoiselle ! »

•• Et moi aussi avec elle, j'ai tendance à être encore plus gamin que d'habitude, allez savoir pourquoi. Bref, lancés dans cette folle course, zigzaguant entre les serviettes et les gens, nous sommes arrivés dans l'eau en même temps. Pas frileux du tout, je me jette à l'eau et sors ensuite la tête pour la regarder. Elle n'a pas bougé, et avance simplement dans l'eau peu à peu. J'ai une atroce envie de l'éclabousser mais je suis curieux de ses paroles. Finalement, elle plonge à son tour et s'approche de moi. Ma respiration s'accélère quelque peu mais je ne montre rien, bien que sa proximité me trouble énormément. A la battre ? En effet, elle a raison. Je souris mais elle s'approche encore plus. Finalement, ses lèvres ne font que se poser sur ma joue. Qu'attendais-je aussi ? Pff, je suis lamentable dans mes espoirs parfois je vous jure. Son sourire drôlement coquin m'étonne, mais me séduit toujours plus à chaque fois. Je lève ma main pour lui caresser la joue et descendre dans sa nuque, écartant quelques cheveux en lui souriant, joueur. Oui, il faut que je lui montre que je sais que ce n'est qu'un jeu, n'est-ce pas ? J'peux pas prendre le risque de la perdre si elle soupçonne quelque chose bon sang ! « Et comment puis-je te battre, dans ce cas ? » je murmure en la regardant toujours dans les yeux, affichant un sourire mi-aguicheur mi-enfantin. On dit que moi aussi, ça me rend attachant. D'avoir la gueule d'un gosse de douze ans quand je m'y mets.

•• La différence entre une fille et un mec, ou ici entre elle et moi est la suivante : moi, je me pose pas de questions sur ce que nous sommes. Nous sommes, et c'est tout. Il nous arrive souvent de jouer avec le feu. De se draguer, de frôler les limites. Ben quoi, elle m'attire, ça serait un peu con de dire non, non ? Je soutiens son regard. La voilà qui s'approche un peu plus de moi. Je ne bouge pas pourtant, ne montrant rien qui trahirait mon trouble. Quand sa main se glisse dans ma nuque, je ne peux empêcher un léger frisson me parcourir. Je la fixe toujours, sans lâcher ses prunelles chocolat. Elle se mord la lèvre. Elle est encore plus belle comme ça. Elle est terriblement proche. Il suffirait que j'avance mon visage de quelques centimètres pour enfin pouvoir poser mes lèvres sur les siennes, mais je reste stoïque. En entendant ses paroles, j'esquisse un sourire amusé. Elle sait très bien qu'il ne faut jamais me proposer un défi, puisque je veux toujours le relever. « Ça marche. » je murmure seulement sans m'avancer ni reculer, la fixant toujours avec la même intensité, de mes prunelles plus sombres que les siennes. A mon tour, je passe une main dans sa nuque que je caresse doucement avant de glisser sur son épaule. Mon souffle se mêle au sien, et ça me perturbe beaucoup plus que ce que je n'oserait avouer.

•• Ah, il est certain que s'il n'y avait pas son détenu au milieu de nous, je me serais lancé depuis longtemps. Mais là, je peux pas quoi. J'suis qu'un simple danseur, j'peux pas lui offrir le challenge que ça représente de sortir avec un ancien détenu. Lui, il peut lui dire "j'ai bravé la prison pour toi". Moi, tout c'que je peux lui dire c'est "je t'ai jamais écouté quand tu voulais pas que j'aille danser en bas dans la rue". Vous êtes autant d'accord que moi que ça fait pas l'poids, hein ? Bref, en plus elle me met au défi. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'à chaque fois que je la vois, c'est un challenge pour moi de ne pas me laisser tenter. Et là, je dois lui résister. Cela risque d'être compliqué. Ses lèvres sont là, juste là, mais d'un coup, elle me frôle avec et se relève. Un peu hébété, je ne bouge pas, tandis qu'elle fait bien glisser son corps contre mes lèvres. Ma respiration s'est un peu accélérée, surtout quand elle fait passer son bas-ventre contre mes lèvres. Je frissonne et me relève alors, tandis qu'elle part un peu plus loin dans l'eau. Comme hypnotisé, je la suis, entièrement livré à elle. J'arrive alors dans une zone plus profonde où l'eau nous recouvre presque mais nous avons encore pieds. Je me mets face à elle, prenant bien garde au passage de frôler sa jambe de la mienne. Moi aussi j'ai envie de jouer, et de voir si elle peut me résister. :laclass: « Et maintenant ? » je murmure doucement, son visage près du mien, en la regardant toujours dans les yeux, une lueur de malice dans le regard. Un jeu, il faut que je me répète que c'est un jeu. Car ça ne peut qu'être ça, n'est-ce pas ? Ouais, un putain de jeu. Faut lui cacher comme j'aimerais que ça n'en soit pas un.

•• Le célèbre "admettons que...". Combien de fois je me suis dis "Et s'il n'existait pas ? Serions-nous ensemble ?".. sans jamais trouver de réponse. Notre relation est vraiment spéciale quand on y pense, c'est d'un flou pas possible. On se dit meilleurs amis et pourtant, chose anormale, je crèverais de pouvoir l'embrasser. Ouais, c'est bien ce que je disais : c'est pas normal. Une fois face à moi, elle se mordille la lèvre de nouveau. Bon sang, ce rend-elle compte de l'effet que ça me fait ? Je ne crois pas. Je reste impassible. En même temps, face à elle, la neutralité a toujours été ma meilleure arme. Sinon, elle aurait tout compris depuis bien trop longtemps. Soudain, elle plonge sous l'eau. Je fronce les sourcils. Que prépare-t-elle encore ? Puis soudain, je sens un doigt sous mon nombril et ne peux réprimer un violent frisson. A quoi joue-t-elle ? Non parce qu'à ce rythme là, elle va très vite comprendre. :ROOHH: Elle remonte lentement le long de mon coeur et je suis forcé de me contrôler pour ne pas lui sauter dessus littéralement, c'est pas juste, c'est bien connu que les mecs résistent moins bien que les femmes. Elle refait surface, se mordillant le doigt avec un air coquin. Son rire me charme encore plus. Les cheveux mouillés, comme ça, je la trouve encore plus belle. Et puis soudain, je vois son haut de maillot remonter à la surface et je ne peux m'empêcher de baisser les yeux même si avec l'eau je ne distingue rien de son corps. Je relève les yeux vers elle. C'est moi où il fait très chaud soudain là ? Jouer, jouer, faut pas que je perde pieds. « Et tu crois que ça suffit à me faire craquer, ça ? » Bien sûr que ça suffit bordel. Mais je me contente de m'approcher d'elle d'un petit pas, sentant son corps légèrement frôler le mien. Je la dépasse d'une bonne tête et la toise, plongeant mon regard dans le sien. En me disant que ce n'est qu'un jeu, ça m'aide à tenir plus facilement. J'approche mon visage du sien et frôle ses lèvres à mon tour. Finalement, je lui fais un bisou sur la joue, près de ses lèvres, puis recule mon visage pour lancer un rire enfantin à mon tour.

•• Avec elle, je suis souvent perdu. Je ne sais jamais comment agir, alors j'agis comme si tout ça n'était qu'un jeu. Mais au fond, rien de tout ça ne l'est. Parce que j'peux pas me permettre de la perdre ! Pas pour un jeu, bordel, elle n'est pas comme toutes ces filles avec qui je couche. Ouais, d'ailleurs, si j'ai tant d'aventures comme ça, c'est pour profiter à fond de ma vie. Et oublier qu'elle ne m'aime pas, elle. :pi: Même si là son comportement est quand même un peu louche. :étrange: Elle se met à rougir quand je l'embrasse sur la joue et je trouve ça trop mignon quoi. Soudain, elle s'approche et ses mains sur mon torse me font frissonner. Bon sang qu'est-ce qu'elle fait ? Elle veut vraiment gagner et me faire craquer en fait. :ROOHH: Imagine-t-elle comme c'est difficile pour moi à ce moment-là de lui résister ? Elle s'approche et ses lèvres à mon oreille, je sais qu'elle va me murmurer quelque chose. Non bon alors en plus, elle me dit ça, elle n'est pas bien, je fais comment moi. Elle se détache tandis que je la suis des yeux, hésitant. Le regard qu'elle me jette me semble si vrai pourtant, et j'ai presque envie d'y croire. Mais je sais que je me fais des films. Parce qu'y a pas d'place pour moi. Je m'approche d'elle et attrape son visage entre mes mains. Je ne contrôle plus bien mes mouvements, et plonge mon regard ténébreux et brillant dans le sien. J'approche mon visage et mes lèvres frôlent les siennes. Puis un sourire amusé s'étire sur les miennes. « Bien tenté, Richards. Mais ça marchera pas. » Je suis persuadé qu'elle joue, et qu'elle veut simplement me faire craquer. Je lâche alors son visage et la regarde avec un sourire craquant, reculant seulement d'un pas. Je dois avouer qu'elle m'a presque eu sur ce coup-là, sacré comédienne.

•• Et moi, ça fait des années que j'essaie de me persuader que Squirrel n'est pas pour moi. Elle a son prince charmant – 'fin quoiqu'un prince ne fait pas de la prison normalement mais passons – & moi, je suis le gentil valet qui est là pour la consoler & lui apporter de quoi lui remonter le moral. Point. Ça n'a jamais été plus loin, ça fait longtemps que j'essaie de me persuader que ça n'ira PAS plus loin, et là ... et là elle agit bizarrement. :étrange: Elle est là, devant moi, à moitié nue comme en témoigne le haut de maillot à côté d'elle flottant dans l'eau, et me regardant avec un regard ardent qui me rend tout chose. C'est pas juste. :pi: Mais je ne tombe pas dans le panneau, même si l'envie est plus que présente. Elle attrape alors ma main et j'observe nos doigts entrelacés. Cela me fait penser que ça pourrait presque être possible, elle & moi. Elle vient me faire un bisou sur la joue, mais il en faut plus que ça pour me faire craquer. :zupirman: Et soudain, les mots tombent. Je la dévisage, comme si elle avait parlé une autre langue, comme si je n'avais pas compris. Mon sourire disparait pour laisser place à une expression surprise & soucieuse. Je ne joue pas avec les sentiments, et elle le sait. Moi, je m'amuse, mais je blesse pas. Que fait-elle ? Sait-elle l'effet que ses paroles viennent de me faire ou pas ? Non, je ne crois pas. Mon coeur bat la chamade. Qu'est-ce qu'il m'arrive encore... Je m'apprête à lui dire que ce n'est pas drôle, quand je croise son regard. Son regard qui me fait comprendre qu'elle ne rigole pas. Le monde semble s'écrouler autour de moi un court instant avant que je ne vienne briser la distance qui nous sépare pour attraper son visage et plaquer mes lèvres sur les siennes d'un seul coup. Je glisse ma main dans sa nuque, caressant ses cheveux mouillés, laissant mon corps frôler le sien. Plus tard, je lui demanderais pourquoi. Plus tard, je lui demanderais depuis quand. Plus tard, je lui expliquerais que c'est pas possible. Pour l'instant, je veux juste profiter de ce dont j'ai rêvé pendant tout ce temps.

•• Perdu. Je suis vraiment perdu. Non mais y a pas d'autres mots pour me décrire à l'instant. Tout se bouscule dans ma tête, et pourtant je ne veux penser à rien d'autre. À rien d'autre que les mots qu'elle vient de prononcer, à rien d'autre que ses lèvres contre les miennes. C'est la première fois que j'y goûte. Et j'y suis déjà fermement accroché. D'autres prénoms se bousculent dans ma tête. Blue. June. Juliette. Artémis. Et d'autres. Je secoue la tête. Pas le temps d'y penser. J'écrase mes lèvres sur les siennes. Fiévreux. Envieux. Entiché, je l'attire contre moi, d'une main sur ses hanches. Je la serre contre mon corps, glissant une main dans son dos, le lui caressant sensuellement. Elle rompt le baiser & j'ai soudain peur qu'elle me dise que c'était une blague. Et qu'elle ait perçu, dans mon baiser, l'étendu des sentiments que je lui porte, qui sont bien plus qu'amicaux, même si je me suis toujours efforcé de les lui cacher. Je cherche son regard tandis qu'elle encadre mon visage de ses mains douces et mouillées. Non, on devrait pas. Bien sûr qu'on devrait pas. C'est évident. Logique. Tentant. Tout est qui est interdit est tentant de toute façon. Elle a toujours été interdite pour moi. Je crois que c'est la première chose qui m'a poussé à la désirer. Tout en murmurant ça, elle a des gestes contradictoires. Elle m'embrasse de nouveau. Un baiser sulfureux. Elle entoure mon cou et je me retrouve coincée. Mais quelle belle prison j'ai là. J'introduis ma langue dans sa bouche, cherchant à jouer avec la sienne. Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi lui répondre. J'ai peur de lui répondre que oui, c'est interdit, déraisonnable, complètement fou. Et que ça la fasse reculer. Ou à l'inverse, de lui dire qu'on peut se le permettre. Et qu'elle me trouve insensible. Alors, je choisis plutôt le silence. Car au fond, c'est peut-être la meilleure des réponses.

•• Je ne me rends pas bien compte. Elle vient de me dire qu'elle m'aime. Qu'elle est amoureuse de moi. J'attends ça depuis tellement longtemps, qu'en contrepartie, ça me semble faux, dérisoire, irréel. Vous savez, c'est comme quand on rêve de quelque chose si fort... que quand on l'a enfin entre les mains, on le croit truqué, défaillant, imaginaire. Si tout était plus simple, je lui aurais déjà dit tout ce que je ressens pour elle depuis longtemps. Mais elle a sa vie de son côté. Et moi la mienne. Les deux mêlées ne font peut-être pas si bon ménage. Je me délecte de ses lèvres que je rêve de goûter depuis des années déjà. Puis alors, je les détache des siennes. Elle s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage. Je m'accroche à elle comme si elle allait couler. Je caresse doucement son visage, plongeant mon regard dans le sien. D'abord, je ne dis rien. D'abord, je préfère ne pas réfléchir. Et puis la réalité dérangeante et brusque vient peu à peu s'immiscer dans mon esprit. Elle devient si pressante que je ne peux pas l'ignorer. « Il faut pas, Squirrel. » Je répète presque ses propres mots. Je la fixe toujours. « Tu... Keegan, et puis.. » Je soupire doucement en haussant les épaules. Je détourne le regard.

•• J'aurais peut-être dû attendre avant de réagir comme ça. Répondre autre chose. Peut-être lui dire que j'attends ça depuis des années. Peut-être lui demander si elle ressent ça depuis longtemps. Mais non, j'ai préféré de suite lui imposer ça. Le retour à la réalité. Je déglutis en voyant sa réaction. Vexée. Je l'ai vexée. Je m'en veux. Atrocement. La culpabilité me tord l'estomac. J'ai envie de la reprendre dans mes bras, de l'embrasser encore à ne plus avoir de souffle. Mais elle me repoussera. Je le sais. Elle remet son haut de maillot. Elle a reculé. Je grimace et passe nerveusement une main sur ma nuque. Je cherche son regard mais elle ne me regarde pas. Je continue quand même, déterminé à trouver ses belles prunelles. En entendant sa question, je fronce les sourcils. Elle me prend au dépourvu. Quelqu'un d'autre... ? « Quoi.. ? Euh, non.. non Squirrel, enfin je n'ai personne actuellement. » Actuellement. Une façon détournée de cacher que oui, plusieurs filles me font tourner la tête. Mais que je suis bien trop enfantin pour me poser la question de savoir ce que je ressens pour chacune d'elles. Il n'y en a qu'une pour qui je sais ce que je ressens, parce que ça dure depuis longtemps. Et elle est devant moi. Et puis, je tiens bien trop à ma liberté. C'est ça aussi, le problème. Ma liberté, elle est sacré.

•• Ouais ben elle doit avoir ses règles parce que je ne lui ai pas sorti d'horreur, faut pas exagérer non plus. Ça fait des années que je l'attends, qu'elle se consacre seulement à son merveilleux prisonnier et qu'elle ne me voit pas. Et quoi, maintenant, il faudrait que j'efface toute ma vie que j'ai construite malgré mon amour pour elle, tout sacrifier et l'accueillir bras ouvert, alors que dans un sens, pendant toutes ses années, elle m'a fait souffrir ? Il y a un moment où elle aussi elle doit grandir. Je la regarde se vexer et prendre la mouche. Je m'en veux, oui, mais je ne comprends pas sa réaction. Elle croyait quoi, que j'allais lui dire "super, marions-nous avant que tu décides de sauter de nouveau dans les bras de Keegan !" ? Je suis pas fou. Je l'aime, je le sais. Si elle n'est pas capable de me comprendre un minimum et qu'elle ne pense qu'à elle, c'est qu'on est peut-être pas faits pour être ensemble alors. Avant qu'elle ne sorte de l'eau, je me mets devant elle et pose mes mains sur ses épaules. Mon ton est presque suppliant. « Non, Squirrel attends.. t-tu peux pas me balancer ça comme ça et me laisser d'un seul coup. » C'est vrai non ? On dit pas aux gens "Je t'aime, salut !".