Ça ne faisait pas longtemps que tu étais à San Diego. Tu t'étais installée à Pacific Beach, le meilleur quartier qu'il y avait dans cette grande ville. Ton beau-père et ta mère avaient de l'argent, alors autant en profiter et l'utiliser à bon escient. Tu avais toujours vécu dans le luxe et dans le confort, ce n'est pas maintenant que ça allait changer. L'université te plaisait, tu t'étais déjà fait plusieurs amis et repéré plusieurs beaux garçons. Mais tu n'étais pas à San Diego pour ça. Tu étais là pour Luckaël et réussir tes études de médecine. C'était les deux choses les plus importantes pour toi, et après, c'était faire la faire et sortir avec tes amis. Aujourd'hui, tu avais laissé de côté tes révisions et tu comptais bien aller rendre visite à Lucka, qui n'habitait pas loin de ton domicile. Avant, tu avais pris soin de lui acheter ses chocolats favoris. Tu savais que ça n'excuserait en rien ce que tu avais fais, mais tu l'espérais en tout cas. Tu espérais aussi qu'il n'est pas d'autres copines, tu n'osais pas te l'avouer mais tu étais encore folle amoureuse de lui et tu voulais absolument le récupérer. Il était 10 heures du matin, tu te trouvais devant sa porte et tu tremblais. Tu avais peur d'affronter son regard, ses reproches mais finalement, tu toquas tout de même à sa porte en inspirant profondément pour ne pas tomber dans les pommes.

Tu n'arrivais pas à parler, quand tu te retrouvas face à lui. Tu perdais pieds, c'est comme si son odeur, ses yeux, sa tête t'emmenais dans un autre monde, comme dans un rêve. Tout de suite, tu repensais aux merveilleux moments que vous aviez ensemble avant que tu ne partes pour l'Australie. Quand vous vous embrassiez, vous regardiez les nuages en disant à quoi ils ressemblaient, c'était peut-être cliché, mais c'était vos trucs qui vous rendaient inséparables. Sa voix te ramena à la dure réalité. Il ne semblait pas vraiment ravi de te revoir, ce qui était plutôt normal à vrai dire, tu t'attendais à quoi ? Tu t'attendais à ce qu'il te saute dans les bras ? Non. Toi non plus, tu eus du mal à lui répondre, c'est comme si dès que tu l'avais vu, tu avais perdu ta voix. « Je me suis souvenue de tes chocolats préférés, je me suis dis que ça pourrait m'aider à me faire pardonner... » Tu réussis même à lui sourire et tu lui tendis ta boîte de chocolat. Tu savais qu'il y avait une chance qu'il réagisse mal, mais tu tentais tout de même.

Tu espérais quoi ? Qu'il te pardonne, qu'il t'accueilles à bras ouverts comme si tu n'avais rien fait et que tu n'étais pas partie durant toutes ces années, sans rien lui dire ? Tu te mettais le doigt dans l'oeil. Il était froid, il ne semblait ne plus rien ressentir pour toi et ça, ça te faisais mal. Mais c'était normal, tu le comprenais, tu aurais fais pareil à sa place. En effet, lui apporter ses chocolats préférés n'avait rien fait de plus, c'était même complètement débile en fait, pourquoi t'avais pensé à ça ? C'était plus ridicule qu'autre chose et il pourrait croire que tu te fous de lui, ce qui n'était pas du tout le cas. « Je suis consciente de ce que j'ai fait, pardonne moi. Mais je peux tout t'expliquer, parce que si je suis revenue c'est pour toi, c'est parce que tu me manquais atrocement Lucka. » Tu ne lâchais pas son regard un instant, il fallait qu'il voit à quel point tu étais sincère avec lui et à quel point tu voulais te faire pardonner.

Tu étais là, devant lui, comme une conne, une abrutie, à attendre qu'il te laisse espérer la moindre chance de réconciliation. Mais plus le temps passait, et plus tu te disais qu'en fait, ce n'était pas possible que tout redevienne comme avant entre vous. Tu l'avais trop fait souffrir à cause de ton départ quelque peu précipité sans compter ce qu'il s'était passé avant que tu ne partes. Tu l'avais trompé, tu couchais avec n'importe qui et tu ne le calculais plus beaucoup. Tu ne lui avais pas dit encore, et tu avais peur qu'à cause de ça, il ne te laisse plus aucune chance. Mais tu devais être franche pour repartir sur de bonnes bases. « Laisse moi t'expliquer avant de dire ça, tu ne me laisses pas une chance depuis mon arrivée de m'expliquer. Laisse moi entrer, au moins. » Ça c'était toi, la vrai Silver qui ne se laissait pas abattre et qui disait ce qu'elle pensait.

Le seul homme qui pouvait te toucher, c'était Luckaël. Les autres, tu t'en fichais, tu n'en avais rien à faire mais quand il s'agissait de lui, tu devenais vulnérable et totalement fébrile, ce que tu détestais. Pourquoi l'amour te rendais aussi débile ? Bref, là n'était plus la question. Heureusement, il te donna la permission d'entrer chez lui pour te laisser t'expliquer. Après tout, si vous vouliez vous réconcilier, ça devait obligatoirement passer par là, il ne pouvait pas rester dans l'ignorance. Mais devais-tu lui raconter tout ce que tu avais fais avant de partir en Australie ? « Merci. » Tu lui souris légèrement et entras dans sa villa.

Finalement et heureusement, tu finis par entrer chez Luckaël. Tu lui devais des explications, il les voulait et il allait les avoir, toutes. Tu ne voulais pas de mensonge si vous vouliez repartir sur de bonnes bases entre vous. Il allait certainement mal le prendre, c'était sûr même mais tant pis. Tu t'assis alors à côté de lui sur le canapé et tu pris une profonde inspiration avant d'entamer ton récit. « Je t'aimais Luckaël, de tout mon coeur et d'ailleurs je t'aime encore. Et puis, mon père est mort. Je tenais énormément à mon père, à un tel point, tu ne peux l'imaginer. Ma vie est partie en sucette après, j'avais mal et je n'arrivais pas à étouffer ce dernier pour être à nouveau heureuse, avec toi. Je me suis droguée, j'ai bu, beaucoup, tous les jours je n'étais plus dans mon état normal. Je couchais avec tous les mecs que je trouvais potable, et je sais, on était encore ensemble. Un jour, tout ça a dérapé, des hommes ont voulu me violer et je suis tombée dans le coma. Je me suis réveillée en Australie et ma mère m'a expliqué ce dont je ne me souvenais plus. Voilà, tu sais tout. »

Maintenant que tu lui avais tout dit, tu te sentais comme soulagée. Bon, tu savais qu'il allait mal prendre le fait de s'être fait trompé, alors que c'est vrai que vous étiez encore en couple mais tu lui devais la vérité, c'est la seule chose que tu pouvais faire pour regagner sa confiance. « Je sais que j'aurais dû te le dire mais après ce qui m'était arrivé j'avais comme du mal à communiquer avec les gens, et malgré tout je voulais pas te faire de mal parce que je savais, et je le sais encore maintenant que t'étais l'homme de ma vie et je voulais pas te faire souffrir. Je savais en plus que si je continuais comme ça on causerait notre perte à tous les deux et toi, tu valais bien mieux que moi, alors ma mère a prit la bonne décision, elle m'a remit sur pieds mais je t'ai perdu quand même... » Tu baissas la tête et tu étais assez étonnée qu'il prenne ta main malgré tout. Tu souris légèrement et caressa la paume de cette dernière, prise de remord.

Tout ce que tu avais pu faire dans le passé, ce n'était pas toi. Du moins, quand tout a dérapé, un certain soir, quand des gens ont voulu te violer. Ensuite, tu n'as pas cessé de faire n'importe quoi, comme si tu te cherchais. Tu l'écoutais attentivement et heureusement, il ne réagit pas trop mal, comme tu l'avais imaginé. En même temps, depuis que tu l'avais quitté et que tu avais pour projet de te faire pardonner, tu avais imaginé des tonnes de mises en scène possibles. « Je sais mais je n'y arrivais pas, je sais pas pourquoi, ça sortait pas. Petit-ami ou non d'ailleurs... Et puis j'avais pas envie de te faire mal ou de t'emmerder. Je m'étais dit aussi que le mieux pour toi serait que je t'oublie, mais je n'ai pas pu m'empêcher de revenir, pour toi.. » Tu soupiras et baissas la tête, honteuse.

A vrai dire, tu ne t'attendais pas à ce qu'il comprenne, tu croyais qu'il t'en voudrait tellement qu'il n'entendrait aucune de tes explications. Mais tu avais oublié de Luckaël était compréhensif et puis après tout, vous vous aimiez à l'époque, si fort qu'il ne pouvait pas t'en vouloir à vie, ce n'était pas possible. Tu étais honteuse, d'avoir agit si lâchement envers lui qui était si parfait. Tu relevas la tête lorsqu'il te prit par le menton et tu souris, intimidée. « Le principal c'est que je sois là maintenant... » C'est vrai, tu étais prête à te faire pardonner, tu comptais bien tout faire pour repartir à zéro avec lui alors qu'est-ce qu'il pouvait vous empêcher de redevenir un couple heureux, comment avant ? Tu te perdais dans son regard et sans même le faire exprès, tes yeux dévièrent sur ses lèvres auxquelles tu te rapprochais de plus en plus.

Désolée du retard.

Ton désir de l'embrasser brûlait au fond de toi. De retrouver ses lèvres collées aux tiennes, de pouvoir à nouveau le sentir près de toi, humer son odeur, tout ça te manquait atrocement. Comment tu avais pu vivre sans ces petites choses toutes ces années ? Maintenant que tu les avais retrouvé, cela semblait faire une éternité. Vos lèvres étaient séparées de quelques centimètres seulement, tu étais prête à franchir le pas lorsqu'il te fit promettre une chose. Les promesses, tu ne les tenais jamais mais tu ne voulais pas décevoir Luckaël encore une fois, mais pour lui, tu étais prête à tout. « Jamais. » Tes prunelles plongées dans les siennes, tu frôlas ses lèvres avec envie.

Tu ne pensais pas que tout irait aussi vite entre vous. Tu pensais surtout que ça prendrait des mois et des mois avant de pouvoir lui adresser à nouveau la parole après ce que tu lui avais fait. C'était immonde et juste inhumain de laisser son copain, seul, partant à l'autre bout de la planète. Quand tu y repensais maintenant, c'était insensé. Encore heureux qu'il ne t'en veuille pas plus que ça. Après lui avoir promis de ne plus le laisser, jamais, tu frôlas ses lèvres et tu attendis qu'il t'embrasse. C'était peut-être à toi de faire ce premier pas mais tu t'attendais sûrement à ce qu'il change d'avis au dernier moment. Lorsqu'il déposa ses lèvres pour échanger un baiser, c'est comme si un vide au fond de toi se comblait. Ce vide, c'était lui. Tu répondis à ce baiser en te collant un peu plus à lui et en glissant ta main dans ses cheveux. Il t'avait incroyablement manqué.

Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Ton rêve, c'était que tout redevienne comme avant entre vous. Avant que tout ce malheur ne s'abatte sur toi, tu aimais tellement ta vie avec Luckaël, elle était parfaite, digne d'un grand couple qui était destiné à vivre la fin de leurs jours ensemble. Mais tu y étais pour quelque chose toi aussi, tu aurais pu te reprendre, te confier à lui mais tu avais préféré t'isoler, ce qui ne s'était pas révélé efficace. Tu oublias tout tes tracas dès qu'il posa ses lèvres sur les tiennes et que sa main caressa délicatement le bas de ton dos. Jamais tu n'aurais pensé que tout cela irait aussi vite mais à vrai dire, tu n'allais pas te plaindre car c'était la seule chose que tu souhaitais par dessus tout. Sans lâcher ses douces lèvres une seule seconde, tu basculas sur lui et caressas sa joue tendrement. Tu interrompis votre baiser quelques secondes pour lui glisser : « Si tu savais comme je t'aime. » Sans lui laisser le temps de répondre, tu repris possession de ses lèvres, descendant à ton tour tes mains sous son tee-shirt.

Oui pas de soucis.

Tu savais qu'entre vous, il y avait ce petit truc inévitable, qui vous rapprochait sans cesse, qui vous ramenait l'un vers l'autre. C'est d'ailleurs ce qui se passait en ce moment, toi sur lui, échangeant des regards et des baisers plus tendres au fur et à mesure que la situation avançait. Ton envie pour lui était bien plus forte que tout raisonnement. Vous alliez vite, c'était bien, mais il ne fallait pas précipiter non plus les choses. Tu voulais lui prouver que tu avais changé, que tu n'étais plus la même personne. Tu voulais t'arrêter, te stopper dans tes caresses mais plus il continuait, plus tu avais d'en faire autant, voire même de faire plus. Cependant, tu réussis à te stopper, plongeant ton regard dans le sien. « Je préfère attendre avant de... Enfin tu vois ce que je veux dire. J'ai pas envie de précipiter les choses... » Tu te trouvais toujours sur lui et tu n'hésitais pas à continuer de l'embrasser, replaçant correctement son tee-shirt ainsi que le tien.