•• Une très mauvaise idée mais déjà de base, rien que l'idée de cette sortie au cinéma était une mauvaise idée, celle de l'inviter chez lui encore plus, celle de le faire dormir dans son lit plus encore et alors là, c'est le must du must, à croire qu'ils n'ont jamais atteint un tel niveau de connerie. Son souffle est saccadé, contrôlé, mais il s'emballe sans qu'elle n'y puisse grand chose, tout comme son coeur, qui bat à tout rompre. Il a raison. Rien qu'à être dans la même pièce ils se détruisent. Rien qu'à exister l'un l'autre ils se blessent, même s'ils ne sont pas au même endroit. Ils jouent avec le feu. Et ils vont se brûler, à coup sûr. Elle secoue doucement la tête, frôlant ses lèvres avec indécence et insolence. « Non, on devrait pas.. Mais je.. » Mais tu quoi ? Elle s'arrête et cherche son regard dans l'obscurité, regard qu'elle trouve facilement grâce à la lueur fantomatique de la lune. « Je le veux quand même. » assène-t-elle alors, comme proclamant sa propre mort. C'est un peu ça en fait. Comme s'ils avaient devant eux un énoncé officiel témoignant de leur mort imminente. Et que, parfaitement conscients, dans leur ivresse un peu folle, ils signaient au bas de la page, d'une plume trempée dans leur propre sang.

•• Dès l'instant où elle finit sa phrase, elle se retrouve sur le dos, Harper au-dessus d'elle et tout s'enchaîne très vite. Elle l'embrasse avec fougue, animée par cette fièvre de celle qui chérit l'amour de sa vie en ayant conscience d'avoir franchi les limites. L'ivresse de l'interdit. La tentation de la déchéance. Ils s'écrouleront après ça, ils le savent, ils en sont conscients mais telles de vulgaires brebis abandonnées à leur instinct, ils ne peuvent se résoudre qu'à foncer tête baissée dans la forêt aux loups. Ces loups terribles, leurs pires démons, qui les rongeront jusqu'à l'os après ça. Mais Noëlya ne pense pas à après. Elle veut seulement se concentrer sur l'instant présent mais déjà le temps file, déjà elle a l'impression que tout lui échappe, que tout va trop vite & que la fin arrivera bien plus vite que prévu. Mais elle ne veut pas se freiner. Elle glisse ses mains froides sur son torse chaud, traçant le contour de ses muscles, descendant plus bas encore. Elle enroule une de ses jambes autour de son bassin, le collant contre elle, l'embrassant sans aucune retenue.

•• Mais au fond, qu'importe la souffrance du lendemain ? S'ils peuvent encore, d'une manière ou d'une autre, effleurer un soupçon de bonheur ce soir... Elle glisse ses mains sur son torse, l'embrassant toujours aussi fiévreusement. Il attrape sa jambe et elle le laisse faire, encadrant ensuite son visage pour ne jamais lâcher ses lèvres. Essoufflée néanmoins, elle se résigne à le lâcher quelques secondes, posant alors son regard sur le sien, y plongeant tout au fond avec intensité et fièvre. Elle se laisse déshabiller, se redressant un peu pour ôter le boxer de Priam avec habitude – bah oui que voulez-vous. Immédiatement, il se jette de nouveau sur ses lèvres qu'elle dévore avec passion, griffant un peu son épaule, fouillant ses cheveux de l'autre main, le souffle court et manquant. « Je t'aime.. » murmure-t-elle entre deux baisers fougueux.

•• Madame est difficile, que voulez-vous. À peine entend-elle sa réponse qu'elle pousse un long soupir d'extase en le sentant entrer en elle. Elle frissonne à chaque passage de ses mains et vient glisser une main dans sa nuque pour attirer son visage vers le sien, l'embrassant à pleine bouche, mordillant même sa lèvre inférieure. Mais non, ce ne sont pas des animaux, juste... juste deux personnes accros l'une à l'autre qui ne se sont pas vues depuis longtemps voilà tout. On ne peut tout de même pas nier qu'ils sont accros l'un à l'autre quand même. :pi: Pour le moment, Noë ne pense à rien. Ni à après, ni à demain, elle se refuse de se laisser envahir par ce genre de pensées et se serre davantage contre lui, fermant les yeux ; au Paradis. Elle passe sa main dans son dos, l'agrippant fortement, comme si elle avait peur de tomber ou je ne sais quoi encore. Elle rouvre alors les yeux, cherchant le regard bleuté et intense de... son amant ?

•• En fait, c'est pour ça qu'ils n'arrivent pas à être ensemble : pour coucher ensemble quand ils ne le sont pas, v'comprenez, c'est plus excitant. Chez Noë, personne ne s'engueule : son coeur et sa tête veulent très bien coucher avec Harper, no soucis. Elle laisse échapper un long soupir, lâchant quelques gémissements à son oreille. Elle frissonne en sentant ses lèvres dans son cou, fermant les yeux pour se laisser totalement emporter. Il se met alors à la fixer d'un seul coup et elle se noie dans son regard bleu et océanique, immense. Un instant, le temps s'arrête et elle retient son souffle. Bon dieu qu'elle l'aime c'est impossible quoi. Elle attrape son visage entre ses mains, puis les laisse courir sur son torse. Elle ouvre la bouche pour parler mais se reprend, essoufflée, fermant simplement les yeux en caressant les fesses musclées de Priam.

•• En effet, c'est comme si le temps s'est suspendu et qu'ils sont juste seuls dans le monde entier. Elle, lui, ensemble pour l'éternité. Bon ok ils s'ennuieraient quand même, puis faut bien que Noë fasse profiter de son cœur en étoile non ? Elle sent elle aussi la fin arriver, et ferme les yeux, concentrée sur sa respiration courte et hachée. Elle pose sa main sur la sienne en rouvrant les yeux, se perdant dans son regard intense. Elle remonte le long de son bras et caresse doucement sa nuque, fouillant ses cheveux bruns dès qu'il l'embrasse de nouveau. Elle aimerait faire "pause" sur ces moments-là et ne jamais remettre en route, juste pour profiter du bien être qui les entoure à ce moment-là. Elle entoure son bassin de ses mains, restant collée contre lui, embrassant son torse. « Tu perds pas l'habitude dis donc.. » fait-elle alors, un brin taquine et enfantine, le regardant avec des yeux parfaitement amoureux.

•• Il ne peut pas s'opposer à une si belle valeur de son caractère tout de même, si ? Elle garde ses yeux plongés dans les siens. À ce moment-là, avec Harper toujours au-dessus d'elle, elle se sent faible, frêle, fragile, avec ce besoin constant d'être entourée, protégée, d'être accompagnée pour ne pas défaillir. Et c'est exactement ce qu'Harper lui prodigue : ce sentiment de protection... Bien qu'elle doit avouer que parfois, elle a eu peur. Peur pour lui, peur... de lui ? N'a-t-elle pas craint certains jours qu'il ne retourne sa colère contre elle ? Elle sait qu'il ne la toucherait pas... Mais c'est une peur qu'elle ne contrôle pas beaucoup. Elle est d'abord un peu surprise de ses paroles et ne répond pas de suite, le fixant dans le noir, avant de voir sa mine gênée. Elle pose un doigt sur ses lèvres pour l'empêcher de finir sa phrase. « Chut... je m'en fiche. » C'est faux. « Tu... t'as le droit de le dire, enfin de faire ce que tu veux, on... on n'est plus.. 'fin j'ai pas mon mot à dire là-dedans. » murmure-t-elle doucement en ayant détourné son regard du sien, incapable de le soutenir plus longtemps. Peut-être a-t-il pu lire dans ses prunelles cette flamme qu'on appelle la jalousie ?

•• En fait, Noëlya a un coeur en étoiles et Harper, c'est un noeud son coeur, voilà j'ai trouvé ! Le pauvre quand même, une étoile ça pique avec ses branches... mais un noeud, ça fait mal quand ça se serre. En l'entendant qui la contredit, elle baisse les yeux, comme acceptant le fait qu'il ait raison. Bien sûr qu'il a raison. Bien sûr qu'elle ne s'en fiche pas. À la fin de ses paroles suivantes, elle a soudain peur qu'il s'en aille et relève brusquement les yeux, attrapant son bras, cherchant son regard avec affolement. « Non ! Bien sûr que.. que ça me fait quelque chose, mais c'est moi la fautive dans tout ça, est-ce que j'ai le droit de t'en vouloir en plus parce que tu t'amuses de ton côté ? J'crois pas... » Elle soupire doucement, se mordillant la lèvre, lâchant son bras pour simplement attraper sa main et la serrer dans la sienne. Peu importe pour quoi il la considère – une amie, une amante, une autre conquête, une sorcière (qui sait ) – elle veut seulement éviter qu'il ne s'en aille. Elle ne veut pas rester seule ce soir, pas après tout ça.

•• Il est vrai qu'ils n'ont absolument rien en commun. Même s'ils sont riches tous les deux, ils ont une relation à l'argent totalement différente. Et c'est comme ça pour énormément de choses, il serait trop long de tout lister. Ils n'arrivent pas à vivre ensemble. Et pourtant, ne peuvent pas vivre sans l'autre. Bougrement dérisoire tout ça et en tombant amoureuse d'Harper, jamais Noë n'aurait pu croire qu'un amour si destructeur pouvait exister. Mieux ? Comment ça mieux ? Elle le regarde, secouant la tête, indécise. « Je ne sais pas si c'est mieux, mais c'est comme ça.. » Elle ignore vraiment comment cela va évoluer, et puis faut bien l'avouer, depuis qu'elle a avoué ses sentiments, elle ne contrôle plus rien de sa vie, c'est triste. Elle repose sa tête aussi sur l'oreiller, sans détourner son regard. Comme s'il disparaîtrait si elle ne le regardait plus. « Je veux pas dormir... j'aurais trop peur que tout redevienne si.. dur au réveil. » confie-t-elle doucement.

•• Il se tourne mais elle ne détourne pas son regard, sentant son coeur se tordre douloureusement en l'entendant. Doit-elle se résigner ? Abandonner, se dire que c'est ainsi, s'endormir et laisser le temps agir sur leur relation ? Non mais sérieux... vous avez déjà vu Noëlya se résigner sur quoi que ce soit ? Elle tient même tête à son chat, alors ! « Oui mais on peut encore un peu le faire durer, non ? Juste pour notre plaisir à tous les deux. » Elle grimace un peu et la pensée que ça ne soit pas du plaisir pour lui lui traverse soudain l'esprit. Frissonnant, elle remonte la couverture jusqu'à sa poitrine, se mettant sur le dos elle aussi, regardant son plafond sombre. Le réveil va être dur oui. Affreusement dur, mais elle est prête à le vivre en contrepartie de cette soirée. Car au fond, elle a bien aimé elle, le retrouver comme ça.

•• Il n'a pas tort. Elle réfléchit à ses paroles, silencieuse, et le sent se tourner vers elle. Ayant peur de ce qu'elle va lire dans son regard, elle tourne la tête vers lui aussi. Elle sent sa gorge se nouer de plus en plus au fur et à mesure qu'il parle. Les larmes lui montent rapidement aux yeux mais son visage de ferme. Plus question d'être si faible. « Alors quoi ? On dort, à côté, comme deux inconnus qui viennent de coucher ensemble après une soirée arrosée et qui ne se connaîtront plus demain ? » Elle détourne le regard, les dents serrées, luttant pour ne pas se laisser envahir par son émotion. Mais d'un seul coup, elle se redresse, écarte la couverture, cherche son sous-vêtement qu'elle enfile, fuyant la chambre comme si ça allait apaiser son trouble. Elle va prendre un verre d'eau dans la cuisine et s'appuie contre la baie vitrée qu'elle regarde, pensive et rêveuse. C'était une erreur et elle le sait depuis le début. Elle n'aurait pas dû coucher avec lui. Comment la voit-il donc maintenant ? Elle n'a pas le droit de vouloir rester un peu heureuse après ce qu'ils viennent de faire, alors quoi ? C'était dans quel but ? Il voulait seulement se la faire, parce que ça lui manquait ? Même l'eau laisse un goût d'amertume dans sa bouche et elle pose le verre contre le comptoir, retenant avec difficulté ses larmes, frissonnant doucement mais n'osant plus faire un geste vers la chambre. Elle ne veut pas qu'il s'énerve. Non, elle ne pense pas vraiment ce qu'elle a dit. Mais pourtant, ça serait presque cohérent. Ils ont couché ensemble mais ne s'offrent pas le droit d'agir comme le couple qu'ils étaient ou au moins comme les amants qu'ils sont devenus. Alors quoi ? C'est exactement ça. Deux inconnus, qui se sont connus autrefois, mais qui ont oublié comment se comporter avec l'autre.

( http://https://www.youtube.com/watch?v=ESUys1phLII )

•• Elle sent soudain quelque chose lui effleurer les jambes et pose son regard peiné sur son chat, Clafoutis, venu se frotter contre ses jambes nues. Il fait froid, elle frissonne, mais pour rien au monde elle ne voudrait prendre le risque de l'affronter en haut. Elle entend des pas seulement quelques secondes après et en le voyant arriver, repose son chat noir et blanc par terre, le fixant comme s'il allait s'énerver super ultra beaucoup fort... mais non, il s'excuse. En fait, elle aurait mieux réagi s'il l'avait engueulée de lui avoir dit ça – comment ça elle n'est jamais contente ? À croire, donc, qu'elle avait raison ? Pourquoi s'excuse-t-il ? En entendant ses mots, elle ne peut plus retenir les larmes qui coulent doucement sur ses joues, et vient entourer son corps de ses bras, se collant contre son torse chaud. Elle se laisse prendre les mains et se détache de lui simplement pour le fixer droit dans les yeux. « M-Moi aussi... moi aussi je t'aime Harper, si fort.. » Elle essuie ses larmes en dégageant une de ses mains, pleurant de plus belle en entendant ses paroles d'après. Son coeur lui fait mal, sa tête lui fait mal, elle voudrait revenir en arrière, elle voudrait sortir de cet enfer. « Alors il faut.. il faut arrêter. » Elle sanglote doucement, puis relève les yeux vers lui, grimaçant pour ne pas pleurer de plus belles. « Je... je ne veux pas te faire du mal comme ça alors il faut.. qu'on arrête de se voir. Totalement, et que.. et que tu m'oublies. » Formuler ça tout haut fait couler ses larmes de plus belles, mais elle sert encore sa main plus fort. « Elle ne cicatrisera jamais avec moi, je ne ferais que remuer le couteau dans la plaie à chaque fois, et ta blessure ne guérira jamais. Tu mérites mieux, tu mérites... » Elle n'arrive pas à finir sa phrase, sa voix se brise et elle s'effondre dans ses bras en pleurant, le serrant de toutes ses forces contre elle.

voilà, je pleure comme une gosse.