Mais comment préserver leur amitié, à présent ? Noë n'arrêtait pas de se répéter que quoiqu'ils fassent, elle était fichue. Et maintenant, elle se mit à regretter amèrement ce qu'ils avaient fait. Ce qu'elle avait fait. Aucun retour en arrière possible, il ne restait qu'à avancer et voir comment les choses évoluaient, pas vrai ? « Mais tu n'es pas méchant non plus. Et puis, même si tu affirmes que tu n'es pas fait pour ça, je suis certaine que... que tu y arriverais de nouveau. Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas. » Elle avait répondu d'une voix un peu absente, le regard toujours perdu dans le vide. Elle croyait vraiment ce qu'elle disait. Ce qu'elle lui répétait depuis qu'ils se connaissaient. Et depuis que j'en suis tombée bêtement amoureuse. Non mais quelle idée aussi ! Elle tenait à leur amitié plus qu'à n'importe quoi et il fallait que les sentiments s'en mêlent, ils auraient pas pu rester loin de tout ça sérieux. En l'entendant, elle sut qu'elle n'arriverait pas à mentir une seconde fois consécutive. Mentir, c'était comme un crime pour elle ; elle avait appris à dire la vérité, toujours, et surtout à ceux qu'elle aimait. Elle tourna la tête d'un seul coup, plongeant dans le regard du brun. « Qu'est-ce qui te fais croire ça ? Parce que c'est moi qui t'ai embrassé plusieurs fois ce soir ? Parce que c'est moi qui t'ai sauté dessus dans la douche ? Parce que dès que tu me touches, ma peau s'enflamme ? » Son ton s'était soudain fait beaucoup plus vif et cassant, presque sec. Elle avait parlé toujours calmement même s'il n'était pas dur de la sentir à fleur de peau. En même temps... ce comportement presque agressif ne lui ressemblait pas. Et ça, Harper était le mieux placé pour le savoir.

« Tu racontes n'importe quoi. C'est pas dans ta nature du tout, et tu le sais. Mais ça te fait peur de l'avouer, car alors t'auras plus d'excuse. » Et voilà bam c'était dis. Elle avait toujours veillé à respecter son point de vue, sans jamais lui dire ça comme ça. Mais au fond, elle le pensait vraiment. De dire ça, ça lui fournissait une excuse. Une excuse pour repousser toutes les opportunités qu'il avait sans doute eues depuis la mort d'Alessia. Mince. Donc il avait remarqué qu'elle avait un peu monté le ton ; bon en même temps fallait pas être bac + 12 pour le voir. Refusant de lui fournir une explication, elle détourna les yeux, tournant carrément la tête pour ne pas avoir à le regarder. Elle respirait plutôt fort, tâchant surtout de se calmer. Elle était à bout de nerfs d'un coup là. Soit elle allait se mettre à hurler sur lui, soit à pleurer, au choix. Donc pour pas que ça n'arrive, elle se calmait. Elle ne s'attendait pas à ce que soudain, il prenne son visage entre ses mains, la forçant alors à affronter son regard. Son regard... Rien que ça suffit à faire évaporer toute la colère incompréhensible qu'elle avait en elle quelques instants plus tôt. Elle sentit même ses yeux se mettre à briller, mais elle ne voulait pas pleurer hé, elle n'allait pas pleurer devant lui quand même ? Elle cherchait de nouveau à dire qu'il se trompait, qu'elle avait ses règles à la limite & que ça la rendait irritable mais bon ça n'allait pas marcher. Elle comprit que cette fois-ci, elle était coincée. En fond en plus, Moulin Rouge qui tournait. C'était la fin, le moment où Satine meurt & au pire elle remettrait ses larmes sur ce compte-là si elles venaient à couler. « Tu avais raison. » Mais elle ne pouvait pas s'arrêter là. Elle savait bien qu'il voulait vraiment l'entendre. Cherchant à détourner son regard, elle n'y parvint pas & n'eut aucun autre choix que de garder ses yeux dans ceux de son meilleur ami – pouvait-elle encore l'appeler longtemps comme ça ? D'ici cinq secondes, il ne le serait plus, car une révélation comme celle-ci change toujours une amitié. « ... qu'on en finisse » avait-il dit, n'est-ce pas ? Sa voix était tremblante et à peine audible lorsque très rapidement après la première phrase, elle ajouta ; « Je t'aime, Harper. »

Il ne répondit rien. Rien du tout. Peut-être parce qu'il savait qu'elle avait raison ? Parce qu'il s'était rendu compte qu'elle avait cherché les raisons qui le poussaient à agir ainsi ? Qu'elle s'était demandée pourquoi ? Que oui, au fond, elle le connaissait très – trop ? – bien ? Elle n'en savait rien, mais il ne répondit pas & elle prit ça comme une victoire. Peut-être, maintenant, se remettrait-il en compte de ce côté-là. Quand elle lui avoua, ENFIN – ben oui c'est que ça durait depuis des semaines, quelques moi quoi – sa flamme, elle s'attendait un peu à tout. Une réaction positive, qu'il se mette à sourire, à l'embrasser en retour & hop ils sont heureux. Mais ça c'était un peu le cliché des happy end. Ensuite, elle s'était aussi attendue à l'autre réaction possible. Qu'il s'excuse. Qu'il bégaye quelque chose même. Qu'il dise qu'il n'avait pas deviné. Qu'il ne savait pas. Qu'il était désolé – encore. Mais elle ne s'était pas préparée à cette absence de réaction, justement. Il resta silencieux. De marbre. Elle sentit ses mains se retirer de son visage en détourna enfin le regard. Incapable de la retenir, une larme roula le long de sa joue. Elle entendit son soupir & ce fut de trop pour la jolie blonde qui sut qu'elle n'allait plus pouvoir retenir ses larmes bien longtemps. D'ailleurs, elle n'avait pas envie de pleurer parce qu'il ne répondait rien – bon un peu ok – mais surtout parce que, sensible, ça faisait beaucoup en une fois là. Très soudainement, elle se décala de lui, se détachant de la chaleur jusqu'alors réconfortante mais la brûlait à présent. Elle se leva brusquement, son pied cognant dans la table mais elle n'en tint pas compte. Le silence l'assourdissait. « Je m'attendais au moins à une phrase. J'aurais compris, tu sais. » Sa voix était restée calme, maîtrisée, contrôlée, mais on percevait très facilement toute l'émotion qu'elle contenait. Elle fit quelques pas. « Je vais y aller. » Où ça ? Chez elle, à pied, à 4h du matin ? Ben oui, Noë, tout à fait. Mais sur le moment, tout ce qu'elle voulait, c'était juste partir, incapable déjà d'habitude de surmonter un échec, encore plus quand celui-ci s'appelait Priam & que son silence rendait la chose intolérable.

A ses paroles, elle haussa les épaules. Elle aurait dit qu'elle partait même si y avait un cyclone quoi. Elle refusa de se tourner vers lui, ralentissant néanmoins. Etait-il vraiment en train de la retenir, là ? Elle ne l'entendit pas se lever, de dos, à regarder l'autre côté du salon mais soudain, il se mit devant elle. Il lui avoua alors la raison de son silence. Il avait peur. C'était bien ce qu'elle soupçonnait. Peur de perdre à nouveau. Quand on a déjà perdu, c'est la peur qui nous hante, n'est-ce pas ? Au fond, c'est pour ça que Priam ne s'attachait plus à personne. Pour ne pas subir de nouveau une perte, une absence. Néanmoins il poursuivit sa phrase. Peur de ce qu'il pouvait ressentir... ? Se pourrait-il que quelque part très au fond de lui, il ressente quelque chose ? Elle l'écouta, respectueuse et baissa la tête. Elle se mordilla la lèvre avec force. « Je... je t'oblige pas à m'aimer, Harper. Je... je peux te laisser du temps pour accepter ce que je viens de te dire. Je me fiche, au fond, que tu veuilles ou pas prendre le risque de te mettre avec moi, je sais que c'est dur pour toi, mais pour moi ça compte pas. La seule chose que je ne veux pas perdre, c'est.. » Elle releva les yeux, ayant ravalé ses larmes. Elle le regarda doucement et posa sa main sur sa joue avec douceur. Elle la retira au bout de quelques secondes en esquissant un sourire pâle et faible. « ... c'est notre relation, je veux pas perdre notre amitié, je veux pas te perdre toi juste parce que j'ai dis ça, j-je.. j'ai besoin de toi. » Oui, dis comme ça, c'était assez égoïste non ? Mais c'était la stricte vérité. Rien qu'à l'idée que du jour au lendemain, ils ne se voient plus du tout, les larmes lui remontèrent de nouveaux aux yeux. Elle avait l'impression d'être très très faible là. Pour se donner une contenance, elle passa une main dans ses cheveux, glissant ses doigts dedans avant de les rejeter en arrière dans son dos.

Ce qu'il lui dit la rassura tant et si bien qu'elle fondit en larmes. Oui, vous noterez la logique chez les réactions de la miss Archibald hein. Mais en vrai, elle avait tellement eu peur qu'il la repousse, qu'il lui dise qu'il avait besoin de temps et que rien ne serait plus jamais pareil... qu'elle s'était presque faite à cette idée, aussi insupportable soit-elle. Et là.. il lui disait clairement qu'elle ne le perdrait pas, et du coup, le contre-coup de la chose faisait que les larmes, si retenues depuis plusieurs minutes, débordèrent. Je vous rassure, ce n'était pas de longs et terribles sanglots hein, juste les larmes qui roulaient sur ses joues dans un silence émotif. Il la prit dans ses bras et elle se laissa aller, passant ses bras autour de son corps pour pouvoir se serrer plus contre lui encore. En quelques secondes seulement, ses larmes se tarirent. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait dans la tête d'Harper et croyez-moi qu'il y avait suffisamment à s'occuper dans la sienne. Elle se détacha au bout d'une ou deux minutes, et réussit même à lui sourire, relevant les yeux vers lui. « C'est vrai ce que tu disais tout à l'heure ? Que tu avais passé une bonne soirée, quand bien même tu ne savais rien et qu'on se conduisait presque comme un couple ? » demanda-t-elle, à la fois curieuse et intimidée, comme si elle découvrait un nouveau Priam alors que non non, c'était bien le même. Néanmoins, tout son soulagement se lisait dans son regard et aussi dans le sourire qui s'afficha sur son petit minois.

Il est vrai que ça faisait beaucoup d'émotions différentes d'un coup et en très peu de temps, c'était déstabilisant tout ça et ça faisait fouillis. Qu'est-ce que je vous disais : il leur fallait à tous les deux une femme de ménage pour cerveau. L'entendre rire la fit sourire encore plus. Elle frémit grandement en sentant sa main caresser sa joue, comme si elle était encore plus sensible à son toucher qu'avant. L'entendre confirmer la rassura – et entendre dans sa bouche son deuxième prénom qu'il était le seul à utiliser la fit sourire de plus belle –, et puis elle haussa un sourcil, l'invitant à poursuivre. Ah oui, sinon elle allait l'obliger comme lui tout à l'heure hein. Dans sa poitrine, son coeur dansait la salsa ou bien faisait une crise d’épilepsie mais en tout cas, il cognait fort. Elle rougit un peu, et sut alors qu'elle devait elle aussi lui donner son avis là-dessus. Cinq minutes auparavant, elle lui aurait dit qu'elle regrettait, oui. Mais tout semblait avoir changé depuis le moment où il lui avait assuré qu'elle ne le perdrait pas. « Moi non plus.. » murmura-t-elle doucement. Elle se sentait.. étrangement légère. Comme soulagée d'un poids. Elle ne réussit pas de suite à déterminer pourquoi mais elle comprit ensuite. Cela faisait des mois qu'elle le voyait en gardant tous ses sentiments pour elle. A présent, il savait tout. Elle n'avait plus rien à cacher, elle n'avait – presque – plus de secrets pour lui. Elle se mordit la lèvre, le regardant dans les yeux en se retenant de l'embrasser, pensant vraiment qu'il lui demanderait d'arrêter ou un truc du genre. « Elle serait fière de toi. » Pas la peine de préciser de qui Noë parlait, Priam comprendrait. Elle le pensait vraiment. N'importe quel autre mec qui se souciait peu des autres l'auraient envoyé promener, l'aurait même foutue à la porte si faut. Mais pas lui.

Non on oublie la femme de ménage du cerveau alors parce que là c'est mon cerveau qui est en train de partir en cacahouètes. Quand il commença à parler, elle était persuadée que c'était en rapport avec sa femme, vu qu'elle venait de lui faire une remarque la concernant et elle l'encouragea avec un sourire... avant qu'il ne lui dise qu'il faille aller dormir. Bon, au moins il la laissait dormir avec lui. Enfin, c'était ça hein ? Qu'elle se fasse pas des idées la petite. « Tu as raison. » répondit-elle seulement en hochant la tête. Elle attendit qu'il éteigne le DVD et le suivit de près, montant les escaliers pour aller jusqu'à sa chambre. C'était la troisième fois qu'ils venaient ensemble dans sa chambre, ils allaient y rester cette fois ou non Elle souriait, légère et sereine. Néanmoins, elle se tourna vers lui, l'immobilisant en le tenant par les épaules puis encadra son visage. Tout ça l'avait ragaillardi la petite, elle se sentait courageuse là. « Permets-moi juste de faire ça, une seule fois, maintenant que tu sais... » Et sur ses mots elle approcha lentement son visage du sien, puis posa ses lèvres sur les siennes, ne s'occupant plus de cacher toute la passion & l'amour qu'elle pouvait contenir dans un baiser. Elle le rompit d'elle-même, relevant les yeux avec un petit sourire amusé. « Donc on dort ? »

Eh bien au moins ils avaient fait du sport, c'est important. Même dans la douche ils en ont fait, si c'est pas cool ça d'avoir des activités polyvalentes comme ça. Quand elle mit fin au baiser, il sourit & elle se sentit fondre, comme à chaque fois, mais ces minutes-là semblaient spéciales, et sortir de l'ordinaire dont elle avait coutume. Puis alors, ce fut lui qui voulu faire quelque chose & curieuse, elle attendit alors, hochant rapidement la tête. Il posa sa main sur sa joue et elle ne manqua pas de voir les étoiles qui brillaient dans les yeux du garçon. Elle en fut étonnée, mais avant qu'elle n'ait pu faire six millions de suppositions sur leur signification, elle sentit ses lèvres brûlantes se poser sur les siennes avec fougue. Il tenait maintenant son visage entre ses mains et elle, glissa ses bras autour de son cou, le poussant légèrement jusqu'à-ce qu'il y ait le mur dans son dos. Elle fit durer le baiser, le prolongeant avec fièvre, ses mains fouillant les cheveux ébouriffés du châtain Peut-être souffrirait-elle demain quand elle se remémorerait en boucle ce baiser. Mais pour rien au monde elle n'aurait voulu l'effacer ou l'arrêter. Elle le prolongea jusqu'à-ce qu'elle n'ait plus assez de souffle, et ne recula sa tête que de quelques centimètres, sa respiration heurtée. Elle le regarda en se mordillant la lèvre, et son sourire en disait plutôt très long. « Il est quand même différent du baiser qu'on a échangé aux dunes en tout début de soirée, pas vrai ? »

Elle sentait elle aussi son souffle sur son visage, et reprenait sa respiration du mieux qu'il le pouvait, écoutant Harper confirmer que oui il avait été très très différent. Sans qu'elle ne s'y attende, il l'attrapa pour la porter & la déposer sur le lit, comme une princesse. Elle fit une petite moue. « Tant que tu viens au lit avec moi ça m'va. » répondit-elle alors en rigolant, bien qu'elle soit très très sérieuse. S'il avait été dormir ailleurs, il aurait pu être certain que ça ne se serait pas passé comme ça. Docile, elle s'allongea, tirant la couette vers elle. La lumière s'éteignit et elle le sentit se glisser dans le lit aussi. Cela allait être intenable, elle aurait aimé pouvoir se rapprocher, genre ultra discrétos, pour pouvoir s'endormir tout près de lui. Mais elle n'en eut aucunement besoin puisque c'est lui qui s'en chargea... venant carrément se coller contre elle. Son souffle s'accéléra de nouveau mais elle le calma rapidement, se mettant sur le côté pour pouvoir le regarder – même si elle ne voyait rien, encore une fois, comme une impression de déjà-vu. :ROOHH:, tout en restant hyper proche de lui. Elle glissa une de ses jambes entre celles de Priam, caressant ses mollets distraitement avec son pied, innocente. « Tu me rendais déjà folle sans le savoir, alors maintenant que tu le sais, t'as un avantage, et c'est pas juste. » fit-elle très sérieusement avant que ne résonne son rire enfantin. Elle aurait cru que le fait qu'il sache qu'elle avait des sentiments pour lui la gênerait beaucoup. Il se révélait, maintenant que c'était chose faite, qu'elle s'était trompée & qu'elle s'en fichait presque. Elle caressa doucement sa joue, tout doucement.

Ben oui, c'était possible, faut dire que Noë prenait soin de son corps & de sa peau, c'pour ça que même ses pieds étaient doux. Devant sa réplique macho – ben oui c'était ultra macho ce qu'il venait de dire là :ROOHH – elle lui tapa doucement la tête en riant. « Oui ben je sais bien que t'es un mec. » A prendre dans le sens qu'il voulait, c'était multisens. Elle frissonna encore une fois en sentant sa main sur sa hanche. Grrr, il allait vraiment la rendre dingue. Mais bon, quitte à devenir folle, si c'était folle de lui ça la dérangeait pas trop en fait. En entendant la remarque, elle se mit à rire aussi. Faut dire qu'avec tout ça, elle avait oublié ce détail. Elle s'arrêta un peu de rire, réfléchissant à ses paroles. « Comment ça "déjà" ? Ca veut dire.. qu'on a une chance d'être ensemble un jour ? » Mais oui elle avait osé demander si si, attendez ce soir Noë avait mangé du lion pour avoir le courage, vous avez vu un peu tout ce qu'elle a fait ce soir ? Il faudrait lui décerner une médaille sérieusement. Elle le fixait dans le noir, voyant très bien ses yeux bleus et brillants, appuyée elle aussi sur une main et sa jambe toujours sur lui.

Ben oui qu'elle le savait, qu'il ne se fasse pas de soucis. Noë aussi a tendance à céder à ses pulsions, comme il a pu le voir ce soir dans la douche par exemple. Elle fut un peu déçue de sa réponse, elle s'imaginait déjà qu'il lui répondrait vraiment mais en fait non. Mais bon, elle n'allait pas insister, ça faisait déjà BEAUCOUP pour ce soir vous trouver pas ? « D'accord monsieur. » répondit-elle avec une voix innocente, venant simplement l'embrasser au coin des lèvres avec malice, bien moins innocente que ce qu'elle paraissait. Elle se mit alors sur le dos, soupirant, savourant le calme & le bien que ça faisait de s'allonger enfin, c'est pas qu'il était quatre heures du matin mais un peu quoi. Elle n'avait pas retiré sa jambe, toujours entremêlée entre celles de Priam. Après-tout, si ça le gênait, il l'enlèverait lui-même hein. Puis, elle avait besoin d'affection & ce soir plus que jamais, elle voulait être là avec lui, le sentir près d'elle, le toucher pour s'assurer que c'était bien réel (ça rime & tout). Bref, Noë avait peur qu'en s'endormant, elle se réveille. Notez la logique de la phrase précédente, je sais je sais. Mais se réveiller dans le sens où demain matin – ou plutôt tout à l'heure, tout serait peut-être différent de là. Soudain, regardant fixement le plafond, elle lâcha : « Merci... »

Quand elle sentit qu'il lui prenait la main, elle sourit, se laissant faire. Se simple contact lui faisait plaisir, il ne lui en fallait pas beaucoup à la Noë pour lui faire plaisir de toute façon. Elle serra sa main dans la sienne, après qu'il eut entremêlé leurs doigts. Elle sentait aussi son odeur, le parfum de son corps, et elle ne souhaitait plus s'en passer. Enfin bon, 'fallait pas être trop exigeante non plus hein Archibald. Elle sourit en rigolant doucement – oui ça la faisait rire faut croire. Puis on disait souvent que son rire était communicatif et puis en même temps, on avait tellement l'impression d'entendre une gosse de huit ans rire qu'il ne pouvait pas ne pas rire aussi, hein ? « Eh bien merci c'est tout. Pour ce soir, pour être toi, pour... pour tout ce que tu as dis, 'fin.. merci. » Ah ben ça c'est de l'explication, il était bien éclairé à présent hein ? Ou pas. Elle ne savait vraiment pas trop quoi lui dire en fait comme explication, car elle n'en avait pas. Elle se rapprocha de lui, posant sa tête sur son torse sans délier leurs mains. Elle aurait peut-être dû se sentir gênée ou quelque chose comme ça, mais en vérité, elle se sentait plutôt... invincible.